Changer de cap pour voir cette facette inédite de la vie, celle
qui n'était qu'un reflet d'une possibilité antérieure. Trouver une nouvelle
trajectoire et monter à pieds joints sur celle-ci pour voir un peu de paysages.
Tourner et tourner jusqu'à en être étourdit par le vent de la liberté et le
sens de la gravité qui tient mes pieds biens ancrés dans ce sol riche et
nouveau qui resplendit de sa fertilité. Planter une graine, simplement pour la
voir pousser, prendre de l'expansion et toucher le ciel des possibilités.
Ramasser son fruit si juteux, si vivant, chaque jour, sans jamais être rassasié
et toujours en restant sur son appétit. Boire. Boire, comme jamais auparavant
on aura bu, à même la source dans laquelle l'arbre prend racine. Boire jusqu'à
en s'étouffer et tousser tout ce qui a de plus laid hors de soi pour l'expulser
hors du jardin immaculé et ne plus jamais le revoir. Et nager jusqu'aux plus
bas fonds de ce lac pour en ressortir que lorsqu'il n'y a plus une once
d'oxygène dans les poumons et que la première respiration devient alors
jouissance. Et alors, le ciel de se montrer dans toute sa nudité la plus
profane, la plus nihiliste, la plus sauvage, et qui murmure, de ses ouragans
silencieux, cette vieille chanson, tant reprise, qui a un air si doux, une
mélodie si envoûtante et qui berce le monde depuis avant même qu'il soit
chérubin. Puis, j'ouvre les yeux.
Tiens, j'aurais juré que le soleil se
couchait à l'ouest et non au sud.
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