mercredi 26 mars 2014

Changer de cap pour voir cette facette inédite de la vie, celle qui n'était qu'un reflet d'une possibilité antérieure. Trouver une nouvelle trajectoire et monter à pieds joints sur celle-ci pour voir un peu de paysages. Tourner et tourner jusqu'à en être étourdit par le vent de la liberté et le sens de la gravité qui tient mes pieds biens ancrés dans ce sol riche et nouveau qui resplendit de sa fertilité. Planter une graine, simplement pour la voir pousser, prendre de l'expansion et toucher le ciel des possibilités. Ramasser son fruit si juteux, si vivant, chaque jour, sans jamais être rassasié et toujours en restant sur son appétit. Boire. Boire, comme jamais auparavant on aura bu, à même la source dans laquelle l'arbre prend racine. Boire jusqu'à en s'étouffer et tousser tout ce qui a de plus laid hors de soi pour l'expulser hors du jardin immaculé et ne plus jamais le revoir. Et nager jusqu'aux plus bas fonds de ce lac pour en ressortir que lorsqu'il n'y a plus une once d'oxygène dans les poumons et que la première respiration devient alors jouissance. Et alors, le ciel de se montrer dans toute sa nudité la plus profane, la plus nihiliste, la plus sauvage, et qui murmure, de ses ouragans silencieux, cette vieille chanson, tant reprise, qui a un air si doux, une mélodie si envoûtante et qui berce le monde depuis avant même qu'il soit chérubin. Puis, j'ouvre les yeux. 


Tiens, j'aurais juré que le soleil se couchait à l'ouest et non au sud. 

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