samedi 28 décembre 2013

Lumière de vie

Soleil froid d'hiver isolant dans sa souffrance
Toutes étincelles qu'elles soient
Brûle en mon âme éprouvée d'errance
Le feu, le bûcher de cette simple joie

Rallume ma torche interne, incandescente
Et ramène-moi droit à la vie
Car je ne suis pas fait pour cette descente
Mon cœur, de ses ailes, connaît l'indestructible abri

Comme un mort retrouvant son autonomie
Mes jambes frêles me remettent sur mes pieds
Le sommeil, j'en fais fi; je connais la vérité
Mon être restera toujours en l'été

Car, de vivre, je ne me lasserai
Le froid plus jamais ne m'atteindra
Aujourd'hui, sans crainte, je vivrai
Puisque le lendemain, je ne connais pas

lundi 9 décembre 2013

Toi, le seul

Ô arrache-moi cette douce vérité
De tes yeux ambre, de ton authenticité
Toi, le seul, qui sait me ravir
Toi, l'unique envahisseur de mon empire

Allez, ne vois-tu pas cette émotion palpable
Le coucher de soleil sur ma figure
État d'un timide maladroit, mais mature
De me faire rougir, toi seulement en est capable

Prends mon âme en charge et transporte-moi
Car, de marcher, je n'aurai plus besoin avec toi
Tu es le seul responsable de mon émoi 
Ô mon amant, source inconditionnelle de ma foi




mercredi 4 décembre 2013

L'immobilité tragique

Poésie moderne que d'attendre le bus
Parmi légion d'inconnus errants
Sous les abris mal chauffés du terminus
Sentiment d'impatience me rongeant

Il y a ceux qui attendent patiemment
Dos droit, cou relevé, regard résigné
Et il y a moi, toujours aussi impatient
Qui ne sait que faire de l'immobilité

Une dame console tranquillement son enfant
Lui murmurant paroles apaisantes
Et moi j'attends toujours, rêvant
Cajolant en mon être des pensées reluisantes

Je rêve au jour où le bus viendra
Ce véhicule glorieux tant attendu
Qui, au bout du monde, m'apportera
Ô désir de fuite incommensurable, défendu

Puis je pense à ce vieil homme
Attendant l'autobus depuis bientôt trente ans
Il parle d'une utopie, son royaume
Qu'il me décrit tout en souriant béatement

Une pensée me traverse l'esprit, véritable tumeur
Suis-je, tout comme lui, condamné ?
Enchaîné dans mon sommeil de rêveur
À attendre pour l'éternité ?

Suis-je ce vieil homme, accablé d'une jeunesse ?
Qui se croit désinvolte, rongé par l’irrésistible maladie
Ô angoisses terrorisantes, brume couvrant ma sagesse
Verrai-je un jour l'aurore d'un paradis ?



samedi 30 novembre 2013

L'impossibilité de l'être

Alors me revoilà
Toujours là-bas
Et en même temps
Jamais vraiment parti

À la conquête, à la guerre
Il y a quelques ans je suis parti
Bien déterminé, désespéré
La vision entravée d'illusions

L'épopée ne fut pas facile, hélas
Et je crains qu'elle fût vaine
Car sans repères je suis
Perdu et introuvable

Je vogue sur un immense navire
Poussé à droite et à gauche
Par de puissantes forces inconnues
Qui me tiennent en otage

Je suis prisonnier de ces deux voix
Qui me crient de me retirer
Me poussant jusqu'aux abords
Des falaises de la folie

Je suis ces deux voix
Et je me déchire de chagrin
Devant tant de contradictions
Pourquoi cette impossibilité ?

 


Muse

Muse de toute beauté
Lorsque de tes yeux, je suis épié
Mon cœur chavire
Et ma tête coule

Muse au regard doux
Que cette musique me berce
Jusqu'au bout du monde
Jusqu'à la fin de ma bulle

Muse, tu m'amuses 
Quand tu ris aux éclats
De ton irrésistible sourire
De cette bouche intouchable

Muse, tu t'amuses
De ce que tu laisses sur les autres
Impression d'une béatitude
D'une totale communion avec la vie

Muse, tu m'attires 
Et tu m'inspires
Comme jamais aucun autre
Source totale de mes désirs

Muse, suis-je fou ?
De croire plus que tout
En cette beauté si vraie
De mes yeux, dévorée au complet

Muse, tu es et tu n'es plus
Car, comme sous l'inspiration
Je plane sous le ciel azur
Et je m'écrase contre un mur

Muse, je suis attristé
Car même les mots
Ne te rendent pas justice
Et moi je sombre dans les abysses


vendredi 18 octobre 2013

En attendant l'aube

La cigarette fume tranquillement
J'en suis là à observer le temps
Regard vide, secondes anéanties
Écroulé, le monde que j'ai bâti

Les temps que l'on passe seul
Valent-ils vraiment qu'on leur fasse la gueule ?
Ou s'agit-il que d'un néant
Un autre, dans mon cœur de trous béant

Le temps qu'il me reste,
Le temps qu'il me manque
Le temps qui s'échappe
Le temps qui se consomme

J'allume une autre clope
Et j'observe tout ce qui est perdu
Ce moment même, disparu
L'instant présent, expiré, quel flop

Et je sombre en pensant
Réfléchissant à tous ces moments
Où je n'ai exprimé
Ni amour, ni plaisir, ni satiété

De tout ce que j'ai pu vivre d'exaltant
De tout ce qui me passionnait
Mais surtout de tous ces gens
Côtoyés, tout simplement trippants

À vous, je vous dis une seule chose
Je vous aime de tout ce cœur
Qui voit plus gros que la pense
Et qui regrette son mutisme maladroit

Le temps s'accélère
L'aube s'est maintenant installée
Le temps devient silencieux

Et la cigarette, jusqu'au filtre, brûlée

jeudi 17 octobre 2013

La tête pleine d'idées

Je crie, je hurle
Je me débats
Personne ne le voit

La lourdeur est pénible
Cruellement solitaire
Et je me sens flancher
Sous un tel poids

J'erre, je survis
Mais à quand la vraie vie ?
À quand verrais-je la fin
De cette désagréable nuit ?

J'aimerais tant voir le jour
Qu'enfin l'on me comprenne
La vie, ce n'est pas tel qu'on la mène
C'est comment on l'apprécie

J'aimerais tant rire avec vous
Gens dont le bonheur désinvolte
M'irrite au plus haut point
Mais vivez-vous vraiment ?

Je n'en sais rien
Je ne fais que mon chemin
La tête basse, le dos courbé
Au travers de cette foule conformée

La tête pleine d'idées
Et le cœur
Maintes fois foulé

mardi 15 octobre 2013

Toujours aussi solitaire

Parmi tant d'invités

Je m'enfonce

Je sombre

Je meurs

Sur le fil

Le vide
Ce sombre abysse m’habite
Le gouffre
Il est là, tout près, qui me guette

J’étouffe
Je m’asphyxie du néant
J’ai peur
Incommensurable malaise,  le vertige

Le mur
Se dressant entre moi et lui
Guerrier sombre
Pouvoir corrompu sur ma défense

Je marche
Yeux bandés, à tâtons
Aveuglé
Qu'être derrière cette cloison

Et je me promène
Funambule
Entre deux
Fantômes

Coincé dans
Le Labyrinthe
De mes pensées
Et seul

Et seul, le cœur brisé



mercredi 2 octobre 2013

Ténèbres envoûtantes

Repas de minuit, repas d'un sans vie
J'erre, seul, et toujours, entre midi et nuit
Ô ténèbres enivrantes vous m'étouffez
Je vous hais d'un profond amour dévoué

Cessez, je vous prie, de me tourmenter
Avec Morphée, ne voulant point danser
Des fantômes, je suis entièrement blasé
Et seul, mon âme ne cesse de me hanter

Délivrances je cherche, sans jamais trouver
De ma tête, je vous en conjure, partez !


lundi 30 septembre 2013

Phallocraties

J'en étais là, à mon propre chaos
Lorsque j'entendis maints propos idiots
Sortir de la bouche d'énormes machos
Ces bêtes discutant, gens déloyaux !

D'une part, je vous entends glorifier très haut
Avec tant d'ardeur, ces corps empreints d'idéaux
Vous clamez à tous qu'ils sont tant beaux et royaux
À vous entendre, elles sont véritables joyaux

Et de l'autre, vous méprisez secrètement
Car, elles vous tiennent sous leurs grands enchantements
Ce corps, pour vous, est, ma foi, envoûtant
Mais il possède un esprit des plus flamboyants

Vous criez à tous ce désir si animal
De posséder, de combler, besoin domanial
Mais c'est à elles qu'est fait le plus grand mal
De votre point de vu archaïque et glacial

Femmes de ce monde, je vous en prie, levez vous
Car, pour vous, je me tiens debout
Menant un combat, tenant fortement mon bout
D'une cause qui n'est mienne, je l'avoue

Femmes de ce monde, je vous en prie, revendiquez !
Car, pour vous, j'ai tant prié et pleuré
Ne sentez-vous donc pas l’étrange pitié
Parcourant ce monde, poussières fatiguées ?

Femmes de ce monde, vous n'êtes pas que belles
De vos âmes d’or, l’on fera fêtes cérémonielles
Puisque vous êtes infiniment immatérielles 
Ne voyez-vous donc pas ce monde si surréel ?










dimanche 22 septembre 2013

Sans vergogne

Ô vous gens normaux qui vivez le jour
Parle-moi sans détour
De comment on mène une vie

Parlez-moi de ce qui est en vogue
De ce que je me dois d'apprécier
Vous, qui avez tant vogué

Parlez-moi de ces tempêtes intenses
Dont vous ne comprenez à peine le sens
Qui vous ont tant fait pleurer

Parlez-moi de ce bonheur si réel
Qu'il semble impossible à atteindre
Parlez-moi de l'engouement éternel
Le fameux septième ciel

Parlez-moi de votre pays
Celui où il fait bon vivre
Parlez-moi de l'interminable règne gris
De l'ordre préétabli

Parlez-m'en, allez ! Je veux tout savoir

Car, voyez-vous, je me ris de vous
Sans que vous compreniez bien sûr
Que votre existence est dérisoire
Et la mienne, porteuse de tout espoir





Voleur, assassin
Lâche, sans-dessin
Tuer l'esprit pour gagner le corps
Voilà toute l'ironie du sort

Aujourd’hui, tu deviens quelqu’un
Étranger, inconnu, importun
Et moi, je ne te reconnais plus
Cesse donc de feindre ton intérêt

Non, pour vrai, cesse. 



Là, maintenant, tout de suite
Demain est sans importance
Passé peu glorieux, futur incertain
Traçons immédiatement les lignes nébuleuses
D'un présent si magnifique




Nous

Nuit de passion, nuit d'orgasme
Nuit où l'on voudrait tant vivre
Nuit solitaire, je suis complètement ivre

Tu me parlais tantôt du zénith
D'accord, je sais qu'il m'habite
Tu parles tu parles, et moi je comprends bien vite
Tu parles tu parles, mais vois-tu le hic ?

Pénombre douce qui m'envahit
Porte moi, allez fais-moi rêver
Je te parle de la vie
Et toi cesseras-tu de me torturer ?

Toi, toi qui baise et vis l'exaltation
Toi qui goûte enfin au bonheur

Moi qui pense et qui écrit
Moi qui suis toujours seul

Et ce nous, si doucement chuchoté
Allez, cesse de me faire espérer


Nuit d'insomnie

Je n’en reviens toujours pas
Car en cette nuit comblée d’insomnie
Mes pensées ne sont que pour toi

J’aurais tant aimé te dire à l’époque
Toute la complexité de mon sentiment
Ô toi, beauté sans équivoque

Mais aujourd’hui, alors que tu n’es plus ici
Moi, je reste là-bas, coincé dans la pénombre
Entre ciel et terre, entre déchirure et envie
Entre passé et futur, maître absolu de l’ombre

Tu n’es plu et moi je suis
Seul, perdu et maintes fois retrouvé
Je gravite dans la solitude et la pluie
Ô nuage d’un désir déchu, cesse de me tourmenter