La cigarette fume tranquillement
J'en suis là à observer le temps
Regard vide, secondes anéanties
Écroulé, le monde que j'ai bâti
Les temps que l'on passe seul
Valent-ils vraiment qu'on leur fasse la gueule ?
Ou s'agit-il que d'un néant
Un autre, dans mon cœur de trous béant
Le temps qu'il me reste,
Le temps qu'il me manque
Le temps qui s'échappe
Le temps qui se consomme
J'allume une autre clope
Et j'observe tout ce qui est perdu
Ce moment même, disparu
L'instant présent, expiré, quel flop
Et je sombre en pensant
Réfléchissant à tous ces moments
Où je n'ai exprimé
Ni amour, ni plaisir, ni satiété
De tout ce que j'ai pu vivre d'exaltant
De tout ce qui me passionnait
Mais surtout de tous ces gens
Côtoyés, tout simplement trippants
À vous, je vous dis une seule chose
Je vous aime de tout ce cœur
Qui voit plus gros que la pense
Et qui regrette son mutisme maladroit
Le temps s'accélère
L'aube s'est maintenant installée
Le temps devient silencieux
Et la cigarette, jusqu'au filtre, brûlée