mardi 6 mai 2014

Jeune écrivain cherche riche mécène

J'suis allé au Starbucks pour écrire. J'avais pas vraiment le choix. Au départ, c'était un autre café qui m'intéressait, mais il venait de fermer pour cause d'ouverture d'un nouveau Starbucks. Ça fait que j'ai traversé la rue et me voilà attablé dans un commerce à engrosser des porcs américains avec leur latté à 50 piastres et leurs repas qui coûtent deux mois de loyer. Pis ça parle fort et ça parle de n'importe quoi. J'essaye tant bien que mal de me concentrer, mais tout ce qui me traverse l'esprit est cette voix anglophone qui répète sans arrêt comme un monologue infini «Grandé latté, frappucino caramel, iced mocha, venti cappuccino...» et moi qui meurt sous l'envie irrépressible de taper le plus de lettres possibles sur mon clavier avant de mourir. J'suis sorti. J'étais pu capable. La musique, l'ambiance bourgeoise (si peu bohémienne malgré ses tentatives), mon latté que je venais de terminer. Non, non, non.

Au loin, j'entendais les balançoires musicales pleines de touristes. Ce qui au départ m'avait semblé être une simple et banale poésie urbaine s'était vite transformé en enfer. Il n'y avait nulle part où écrire et absolument plus rien à dire. Même ce délicieux personnage que je venais de créer n'arrivait plus à me faire bander. Son cellulaire camouflait ses plus beaux attraits, bien que j'aurais voulu me noyer dans ses yeux. Mais ces derniers arrivaient à peine à refléter son flux incessant de son univers facebookien.

Jeune écrivain #tout simplement ennuyé. Avec @Yolomonordi et @Noyonsnousdanslalcoolpouroublier

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